Salut à tous
Je profite de ces quelques conseils du coach pour vous raconter vite fait, mon premier triathlon de l’année. Le 2ème de ma courte carrière de triathlète.
C’était dimanche 11 mai près de Dinan pour le championnat des côtes d’Armor (qualificatif pour les championnats de France).
Première bonne nouvelle, quand j’arrive à Taden vers 12h, le temps est magnifique. La deuxième bonne nouvelle c’est que la région est tout aussi belle. Il y a déjà beaucoup de monde sur les parkings champêtres (tout en herbe) car le triathlon découverte du matin avait fait le plein. Un peu stressé, je vais chercher mes dossards.
L’accueil est chaleureux et l’ambiance ‘’bon enfant’’ .
Je me rends compte en regardant les circuits qu’il y a deux aires de transition différentes. Il va falloir faire attention à ne rien oublier (jsuis de nature un peu distraite).
De retour à la voiture, je commence à faire l’inventaire de tout mon matériel et première mauvaise nouvelle, les bitoniaux qui doivent tenir mon dossard sur ma belle ceinture porte dossard toute neuve sont tout pourris !!!
Je demande à un gentil triathlète s’il peut me prêter deux épingles en lui expliquant mon problème. Il le fait avec plaisir en me donnant quelques conseils au passage car il sent bien que j’ai beaucoup à apprendre.
C’est l’heure d’amener le matos sur les aires de transition. Je commence par celle de vélo/course à pied qui est juste à côté de la ligne d’arrivée située dans la splendide cour pavée du manoir de Taden. Après avoir simuler 52 fois ma transition, je me décide à amener mon vélo et ma combi sur la deuxième aire. La deuxième mauvaise nouvelle c’est que ça descend violemment, ce qui signifie que ça va monter tout aussi violemment dans l’autre sens (n’étant pas un fan de côtes je considère ça comme une mauvaise nouvelle). Je me rendrais compte plus tard que le circuit n’est fait que de côtes plus ou moins pentues.
Le lieu de la deuxième transition est plutôt bucolique. Une zone en herbe, arborée et collée à la Rance, avec un petit chemin qui longe cette dernière. Le lieu idéal pour se faire un super pique-nique en famille…
Petit à petit, les coureurs arrivent et je constate qu’il y a beaucoup de vélos ‘’top moumoute’’ (bêtes de course en français).
Je me rapproche de la zone de départ, et un organisateur me place un petit mot doux en souriant
- il fait super chaud, j’aimerais pas me faire un courte distance aujourd’hui…
Et là, je me dis « même pas peur ! »
C’est l’heure du briefing, la tension monte (la température aussi, on est en combinaison en plein soleil et je me demande si je ne vais pas mourir d’hyperthermie avant même de commencer la course).
C’est l’heure de la délivrance, on passe à la baille. Les rumeurs comme quoi elle était glaciale n’étaient pas fondées. L’eau est plutôt bonne. Opaque et couleur vert vase, mais bonne.
C’est parti !!!!!!
Les premières secondes de la natation sont difficiles à décrire. En fait, je pense qu’il faut l’avoir vécu (comme la très grande majorité d’entre vous) pour prendre conscience du « foutoir » que c’est.
Pour ceux qui n’ont pas la chance de l’avoir fait, il faut juste s’imaginer que l’on est entassé les uns sur (ou sous) les autres (205 dans cette course), que l’on ne voit pas du tout ou l’on va (on se rappelle vaguement de notre dernière vision de la balise à rejoindre avant le début de l’apocalypse), que l’on prend des coups un peu partout et ceci même si l’on fait tout pour les éviter. Bien entendu, il faut ajouter que l’on évolue dans un élément qui n’est à priori pas naturel, que l’on est sur le point de faire péter notre petit cœur parce que ça reste une course, et pour finir, le stress de la compétition nous fait perdre totalement notre sang froid (évidemment, je parle pour moi et toute ressemblance avec une autre personne existante ne serait que pure coïncidence).
Une fois les premières minutes passées, ça se tasse un peu. Pour ma part, au bout de quelques minutes, c’est juste le fait d’avoir l’impression de ne pas avancer qui est désagréable. A chaque fois que je regarde la bouée, j’ai l’impression qu’elle est toujours aussi loin. Je passe la première bouée, je me rends compte que j’ai dû faire le 1/3 de la course et que je suis déjà bien essoufflé. J’ai finalement cessé de chercher la prochaine bouée et je fais confiance aux nageurs qui sont devant moi.
Il ne se passe plus grand chose jusqu’à la fin de la natation, les nageurs qui se côtoient à la mi-course sont tous à peu près du même niveau.
Par contre la sortie de l’eau est plus drôle. Je vois un pêcheur équipé de grandes jambières qui nous choppe les un après les autres (c’est pêche miraculeuse aujourd’hui). Heureusement que lui et ses sympathiques acolytes sont là parce que je pense que certains d’entre nous se noieraient dans les 30 cms d’eau de la descente de la cale.
Le passage de la position horizontale à la position verticale est un peu bizarre mais se passe pas trop mal. J’essaie de choper le petit zigouigoui scratcher dans le dos de la combi pour l’ouvrir et bien-entendu, il m’échappe des mains. Je ne veux évidemment pas m’arrêter et c’est un peu compliquer pour l’attraper. Ca y est….. je l’ai eu.
Je commence par retirer une manche, puis l’autre(dit comme ça, c’est plutôt sexy mais en vrai ça ressemble à rien). Surtout quand je pose mes fesses au sol et que j’essaie de retirer cette put….de combinaison qui colle de partout. Ne pas oublier de mettre mes affaires dans le sac mis à ma disposition pour ne pas avoir à venir les chercher après la course.
C’est le moment de se r’habiller. Une ptite pâte de fruit pour la route, les chaussures, le casque, les lunettes, la ceinture, ya plus qu’a…
C’est parti pour la partie vélo. On m’annonce que je suis 101ème. On fait 100 mètres et on attaque directement par une côte de 800 m qui fini à 7% (c’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup). Rien que dans la côte, je me fais passer par 5 lascars sur-motivés qui me laissent sur place. A ce rythme là dans ¼ d’heure, il n’y aura plus que la voiture balai derrière moi ! Pas de panique, la course est longue et je vais essayer de ne pas m’emballer. Très vite, je me rends compte que le parcours n’est pas très roulant, il y a beaucoup de relance et il est surtout très vallonné. Dès que je suis sur du plat ou en descente, je rattrape des concurrents et bien entendu c’est le contraire quand ça monte. Etant encore peu expérimenté, j’ai toujours peur de me mettre dans le rouge en côte et de finir la course à pied à la ramasse les jambes remplies de ce méchant acide lactique qu’aucun d’entre nous n’apprécie (sauf peut être quelques mazos).
On doit faire 3 boucles de 13 kms et je me rends compte que dans ma 3ème boucle, j’ai encore pas mal de réserve. Je finis beaucoup mieux le vélo que je ne l’ai commencé et je reprends quelques-unes unes des places perdues lors des 2 premières boucles. Ca y est, je passe pour la dernière fois avec mon vélo sur les pavés du manoir et arrive sur l’aire de la deuxième transition.
Je pose mon vélo, je retire mes vieilles chaussures toutes moches, je pose une nouvelle fois mes fesses sur la chaise prévue à cet effet. Je mets mes ptites chaussettes (si si, la dernière fois j’ai passé la moitié de la course à serrer les dents à cause de mégas ampoules, je préfère donc perdre 6 secondes et ne pas pleurer ma mère à cause de mes pieds), mes chaussures et c’est parti pour la course à pied.
Je commence par une dégringolade vers la Rance qui fait bien mal aux genoux puis me retrouve sur un chemin le long de la rivière. J’ai à peine fait 3 kms qu’une flèche jaune me laisse sur place (mc kartney Christian 34’50’’ sur ce 10km), il a déjà 5kms d’avance sur moi. J’ai les jambes un peu lourdes et ça n’est qu’un début. Dès que je passe en plein soleil, c’est la surchauffe immédiate. J’ai l’impression de ne plus avancer, mon cardio est à 165 et je n’arrive pas à aller plus vite. Le ravitaillement placé juste avant la méchante côte empruntée au début du vélo n’est pas de trop. Dès le début elle me fait autant mal physiquement que moralement. Je me traîne et comme le pourcentage va crescendo ma vitesse va, elle, decrescendo. Au plus fort de la côte, j’entends une foulée nettement plus rapide que la mienne. Une ptite tape dans le dos et un « aller Chessy » me donne du baume au chœur, surtout quand je me rends compte que ces quelques mots viennent de Cyril Neveu qui en a bientôt fini de sa course ( il finira 4ème). Je passe devant le manoir et c’est reparti pour un tour. La descente fait toujours aussi mal, les jambes de plus en plus et rien que de penser que je vais devoir me refaire cette côte de dingue me fait peur.
Je ne rêve que d’une éponge mouillée et quand on arrive aux différents ravitaillements c’est que du bonheur ( j’aime les éponges toutes mouillées...). Il fait vraiment très chaud. J’entame enfin pour la dernière fois la remontée vers le manoir. J’avance tellement lentement que je me demande si je ne devrais pas marcher, mais ma fierté m’en empêche. Une petite brestoise haute comme trois pommes me dépasse avec une facilité déconcertante mais je n’ai vraiment pas le courage de la suivre, d’autant que mes ischios me lancent quelques signaux d’alerte. Plus qu’une centaine de mètres. Les spectateurs nous encouragent tous et ça fait du bien.
C’est fini……
Je suis complètement vidé. Pendant 10 minutes, je ne fais rien. Penser me fatigue.
Je retourne doucement vers le parc à vélo et discute avec un toulousain natif de Dinan qui fait du triathlon depuis 14 ans (pourtant, comme ça, il a l’air sain d’esprit). Je me rends compte que la fatigue est en train de passer et le plaisir d’avoir fini ce beau triathlon prend le dessus. J’ai mis 2h28’36 ‘’ pour le faire et j’ai fini 114ème sur 205.
De retour à la voiture, je tombe sur mon bon samaritain d’avant course. A priori, il a fini juste derrière moi. Apparemment, je n’ai pas été le seul à souffrir en cap.
Cela fait maintenant une semaine que j’ai fini ce triathlon. Le bilan, avec un peu de recul est finalement plutôt positif.
Tout d’abord, le triathlon en lui-même était vraiment magnifique et même si la topographie ne me correspond pas vraiment, j’adorerais le refaire. Dommage que ce soit si loin. De plus, je voudrais vraiment féliciter (même s’ils ne liront jamais ces quelques lignes) les organisateurs qui ont fait un travail admirable.
Pour ma part, même si je suis loin de mon objectif de l’année, je reste tout de même positif. Après tout, le parcours était très sélectif (relief et conditions météos(26° à l’ombre). J’espère que les entraînements en solo depuis novembre dernier finiront par payer.
Quoi qu’il en soit, j’ai été fier de porter le maillot de Chessy-tri et j’espère pouvoir le faire tout au long de cette année sportive.
Même si vous ne me voyez pas aux entraînements, sachez que je suis tous vos exploits sur le site et que je suis toujours derrière vous pour chacune de vos compétitions.
Je finirais par des encouragements pour les quelques blessés (je sais à quel point cela peut être frustrant) en leur souhaitant un prompt rétablissement afin qu’ils puissent à nouveau s’éclater dans leur sport favori.
Bien sportivement
Christophe t