Traithlon de Paris 2013 annulé

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Plus question de nager dans la Seine

Le Triathlon de Paris, dernière épreuve sportive qui permettait de nager dans le fleuve de la capitale, vient d’être annulé faute d’autorisations.

Pont d’Iéna (VIIe). Si l’eau de la Seine n’a jamais été d’une qualité suffisante pour y autoriser la baignade, la préfecture de police délivrait jusqu’ici des dérogations au compte-gouttes pour des épreuves sportives. | (LP/Frédéric Dugit.)

Re-plouf. Après la Traversée de Paris à la nage en septembre, voilà que le Triathlon de Paris tombe lui aussi à l’eau. Faute d’avoir obtenu dans les délais les autorisations, la Fédération française de triathlon vient de renoncer à organiser cet été la sixième édition de sa course.

En juillet, le rendez-vous avait réuni 4500 sportifs, dont 60% de nageurs venus de province ou de l’étranger.

Outre les épreuves de course à pied et à vélo, les participants avaient parcouru à l’aube 1500 m dans le fleuve, à l’ombre de la tour Eiffel. « Cette course nous tient à cœur. C’est un peu notre Roland-Garros, une manière de faire connaître notre sport », confie Bernard Saint-Jean, le directeur général de la Fédération.

Sollicitée depuis plusieurs mois pour donner son feu vert à la tenue de la compétition, la préfecture de police n’avait toujours pas répondu début mars. Douche froide! « Le délai étant devenu trop court pour organiser les choses dans de bonnes conditions, poursuit Bernard Saint-Jean, nous avons préféré annuler et concentrer nos efforts sur l’édition de 2014. »

L’eau contaminée par des excréments

Il reste que la situation pourrait rester la même l’an prochain et les années suivantes… Si l’eau de la Seine n’a jamais été d’une qualité suffisante pour y autoriser la baignade, la préfecture de police délivrait jusqu’ici des dérogations au compte-gouttes. Seul le Triathlon de Paris en avait bénéficié l’an dernier. Cependant, « le nombre de demandes de dérogations est allé croissant ces dernières années », indique la préfecture de police. Face à la pression des nageurs, celle-ci refuse désormais en bloc toutes les demandes tant que l’agence régionale de santé (ARS), chargée du contrôle sanitaire, n’aura pas donné un avis favorable à la baignade.

Ce jour semble encore loin. Pour l’heure, les analyses « réalisées mensuellement en différents points de la Seine […] révèlent une contamination de l’eau par des excréments », affirme l’ARS. C’est particulièrement le cas en hiver, quand les fortes précipitations font déborder les canalisations et que les eaux usées arrivent jusque dans le fleuve en transportant avec elles des bactéries responsables de gastro-entérites, de méningites ou de septicémies. « Les niveaux de pollution varient selon les saisons. En fait, ce n’est pas tellement que la Seine est plus sale cette année, mais que la sensibilité des autorités à ce problème est de plus en plus élevée », glisse un proche du dossier. Selon une autre source, l’envie de piquer une tête dans la Seine pourrait aussi « menacer » les activités économiques qui s’y développent, comme le transport fluvial de marchandises.